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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/136

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SECTION V, CHAP. II.

uns comme l’effet d’une aptitude particuliere à tel ou tel genre d’esprit, ne sont réellement que le produit de l’attention appliquée aux idées d’un certain genre. Je compare l’ensemble des connoissances humaines au clavier d’une orgue ; les divers talents en sont les touches, et l’attention mise en action par l’intérêt est la main qui peut indifféremment se porter sur l’une ou sur l’autre de ces touches.

Au reste, si l’on acquiert jusqu’au sentiment de l’amour de soi, si l’on ne peut s’aimer qu’on n’ait auparavant éprouvé le sentiment de la douleur et du plaisir physique, tout en donc en nous acquisition.

Notre esprit, nos talents, nos vices, nos vertus, nos préjugés et nos caracteres, nécessairement formés du mélange de nos idées et de nos sentiments, ne sont donc par l’ef-