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SECTION V, CHAP. III.

jours été les plus zélés bienfaiteurs de l’humanité[1].

Se fût-il agi du salut de l’Angleterre ? pour la sauver, dit-on, le paresseux Shaftesbury, cet ardent apôtre du beau moral, ne se fût pas fait porter jusqu’au parlement. Ce n’est point le sens du beau moral, c’est l’amour de la gloire et de la patrie, qui forme les Horace, les Brutus et les Scevola[2]. Les philosophes anglais

  1. Les romanciers du beau moral ignorent sans doute le mépris que doit avoir pour leur roman quiconque, en qualité de ministre, de lieutenant de police, et d’homme public, est à portée de connoître l’humanité.
  2. Ce systême si vanté du beau moral n’est au fond que le systême des idées innées détruit par Locke, et redonné de nouveau sous un nom et une forme différente.