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SECTION V, CHAP. VIII.

n’apprendroit-on pas la géométrie dans les Euclide et les Clairaut ; la médecine dans les Hippocrate et les Boerhaave ; la guerre dans les César, les Feuquiere et les Montecuculi ; le droit civil dans les Domat ; enfin la politique et la morale dans des historiens tels que les Tacite, les Hume, les Polybe, les Machiavel ? Pourquoi, non content de mépriser les lettres, M. Rousseau semble-t-il insinuer que l’homme, vertueux de sa nature, doit ses vices à ses connoissances ? « Peu m’importe, dit Julier, p. 158 et 159, t. V, ibid., que mon fils soit savant ; il me suffit qu’il soit sage et bon ». Mais les sciences rendent-elles le citoyen vicieux ? L’ignorant est-il le meilleur (20) et le plus sage des hommes ? Si l’espece de probité nécessaire pour n’être pas pendu exige peu de lumieres, en est-il