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DE L’HOMME.

à celles d’Homere ? lit-on les poëmes de Milton, de Fingal, les poésies erses, etc. ? on n’apperçoit pas moins de force dans les tableaux des poëtes du nord que dans ceux des poëtes du midi. Aussi le sublime traducteur des poésies d’Ossian, après avoir démontré dans une excellente dissertation que les grandes et mâles beautés de la poésie appartiennent à tous les peuples, observe à ce sujet que les compositions de cette espece ne supposent qu’un certain degré de police dans une nation. Ce n’est point, ajoute-t-il, le climat, mais les mœurs du siecle, qui donnent un caractere fort et sublime à la poésie. Celle d’Ossian en est la preuve.

(6) Si l’homme est quelquefois méchant, c’est lorqu’il a intérêt de l’être ; c’est lorsque les lois, qui, par la crainte de la punition et l’espoir de la récompense, devroient le porter à la vertu, le portent au contraire au vice. Tel est l’homme dans les pays despotiques, c’est-