Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
NOTES DE LA SECTION V.

qu’il faut encore que nulle loi ne s’oppose à la bonne culture. Aussi les impôts à la Chine, dit à ce sujet M. Poivre, ne sont portés sur les terres médiocres qu’au trentieme du produit. Les Chinois jouissent donc presque en entier de la propriété de leurs biens. Leurs gouvernement à cet égard est donc bon. Mais jouit-on pareillement à la Chine de la propriété de sa personne ? L’habituelle et prodigieuse distribution qui s’y fait de coups de bambous prouve le contraire. C’est l’arbitraire des punitions qui sans doute y avilit les ames, et fait de presque tout Chinois un négociant frippon, un soldat poltron, un citoyen sans honneur.

(15) M. de Montesquieu compare le despotisme oriental à l’arbre abattu par le sauvage pour en cueillir les fruits. Un simple fait rapporté dans le journal intitulé État politique de l’Angleterre donnera peut-être du despotisme une idée encore plus effrayante.