Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230
DE L’HOMME.

« Les Anglais, dit le journaliste, investis dans le fort Guillaime par les troupes du suba ou vice-roi de Bengale, sont faits prisonniers. Enfermés dans le cachot nour de Collicotta, ils y sont, au nombre de cent quarante-six, entassés dans un espace de dix-huit pieds quarrés. Ces malheureux, dans un des climats les plus chauds de l’univers, et dans la saison la plus chaude de ce climat, ne reçoivent d’air que par une fenêtre en partie bouchée par la largeur des barreaux. À peine y sont-ils entrés qu’il sont trempés de sueur et dévorés de soif. Ils étouffent, poussent des cris affreux, demandent qu’on les transporte dans une plus grande prison. On est sourd à leurs plaintes. Ils veulent mettre en mouvement l’air qui les environne ; ils se servent à cet effet de leurs chapeaux ; ressource impuissante. Ils tombent en défaillance, et meurent. Ce qui survit boit sa sueur, redemande