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NOTES DE LA SECTION V.

quel endroit de ses ouvrages : « La nature a voulu préserver les hommes de la science ; et la peine qu’ils trouvent à s’instruire n’est pas le moindre de ses bienfaits ». Mais, lui répond un nommé M. Gautier, ne pourroit-on pas dire également, « Peuples, sachez que la nature ne veut pas que vous vous nourrissiez de grains de la terre ? La peine qu’elle attache à sa culture vous annonce qu’il faut la laisser en friche ». Cette réponse n’est pas du goût de M. Rousseau ; et, dans une lettre écrite à M. Grimm, « Ce M. Gautier, dit-il, n’a pas songé qu’avec peu de travail on est sûr de faire du pain, et qu’avec beaucoup d’étude il est douteux qu’on parvienne à faire un homme raisonnable ». Je ne suis pas, à mon tour, trop content de la réponse de M. Rousseau. Est-il, premièrement, bien vrai que dans une île inconnue l’on parvienne si facilement à faire du pain ? Avant de faire cuire le grain il faudroit le semer ; avant