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SECTION IV, CHAP. XVI.

férent à leur gloire comme à leur bonheur, il n’est touché que de leur servile obéissance (53).

Le sultan aveuglément obéi est content ; que d’ailleurs ses sujets soient sans vertues, que l’empire s’affoiblisse, qu’il périsse par la consomption, peu lui importe ; il suffit que la durée de la maladie en cache la véritable cause, et qu’on ne puisse en accuser l’ignorance du médecin. La seule crainte des sultans et de leurs visirs c’est une convulsion subite dans l’empire. Il en est des visirs comme des chirurgiens ; leur unique desir c’est que l’état et le malade n’expirent point entre leurs mains. Que d’ailleurs l’un et l’autre meurent du régime qu’ils prescrivent, leur réputation est sauve ; ils s’en inquietent peu.

On ne demande point au peuple industrie et vertu, mais soumission et