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SECTION IV, CHAP. XXIII.

d’une épée pour triompher des plus grands obstacles, et qui tantôt les doue d’une crainte prudent comme d’un bouclier pour échapper au danger. C’est ce sentiment enfin qui, toujours occupé du bonheur de chaque individu, veille sans cesse à sa conservation. Si l’amour de soi est le même dans tous, tous sont donc susceptibles du même degré de passion, par conséquent du degré propre à mettre en action l’égale aptitude qu’ils ont à l’esprit. Mais j’admets pour un moment que le sentiment de l’amour de soi se fît moins vivement sentir à l’un qu’à l’autre : il est certain que cette différence, non encore apperçue par l’expérience, seroit par conséquent très petite, et qu’elle n’influeroit en rien sur les esprits.

Un mécanicien ne détourne d’un fleuve que la partie nécessaire à mou-