chinalement la terrasse, l’œil fixe et l’esprit en travail.
— C’est toi, André ? Tu viens te coucher ? me dit ma mère, quand j’entrai dans ma petite chambre.
Une bougie à la main, elle promenait un dernier coup d’œil par la demeure.
— Oui, maman, fis-je.
— Tu n’es pas malade ?
— Non… C’est papa qui m’envoie me coucher.
— Ah !
— Parce que je n’ai pas pleuré… à cause de Pœuf.
— Pauvre Pœuf ! soupira ma mère. — Comme on peut se tromper sur les gens ! L’aurais-tu cru capable d’une aussi méchante action, toi ?
— Moi ?… Non, par exemple ! déclarai-je.
Et m’asseyant, je délaçai mes souliers.
— Si encore on savait pourquoi il a tué Barrateau ! repris-je toutefois, avec l’espoir d’obtenir, sans plus tarder, un éclaircissement quelconque.
Mais je n’obtins pas de réponse. D’où provenait donc cette obstination à ne me rien conter ?… Pourvu que, de son côté, Robert n’allât pas garder sa langue !
— Bonsoir, maman.
— Bonne nuit, mon bonhomme.
On m’embrassa, et on s’éloigna, emportant la