Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

versé l’esprit. J’étais un compagnon loyal, moins peut-être par scrupule que parce que je ne croyais guère à ma chance. Il est remarquable que les gros hommes, s’ils s’attaquent volontiers aux femmes des hommes très maigres, n’aiment point à se trouver en rivalité avec les individus du format courant.

Bref, je n’aimais pas la femme qui me guidait si résolument vers mon lit de célibataire, et je croyais la connaître trop pour qu’il me vînt d’elle le moindre désir… Et voici que dans une seconde !…


Nous arrivons dans la chambre. Aussitôt je fais le gracieux, je rentre mon ventre, je projette des regards enivrés et je m’avance avec un air si peu ambigu que, du coup, la dame voit où j’en veux venir :

— Eh bien, dit-elle, qu’est-ce que vous prend ?

Je demeurai interloqué. Et je devais avoir une