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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

porter la comparaison. Si j’étais seule de mon avis, j’en serais surprise… Au moins, t’es-tu bien amusé ?

— Beaucoup ! dit Marc.

Il ajouta :

— Moi, j’adore la danse !

— Et tu fais très bien ! dit Hélène. Quand on commence à réussir dans un exercice, il est si naturel qu’on en prenne le goût !

Elle continuait à lui sourire, lui flattait une main et lui pinçait délicatement le lobe d’une oreille, comme autrefois, lorsqu’il avait, en version latine, obtenu, par hasard, une des premières places.

Abandonnée sur son épaule et secouant la tête :

— Ce qui me tourmente, reprit-il, c’est de savoir si nous serons invités souvent.

— Invités ? Ah ! fit-elle, tu verras, mon loup !

En effet, leurs sorties se multiplièrent. C’était l’époque où, sur le point de fuir la chaleur en quittant Paris pour les eaux, beaucoup d’oisifs, par les plaisirs de soirées intimes, se préparent aux fêtes de l’été. Il semble alors qu’une frénésie toute particulière agite le faubourg Saint-Germain, délivré du carême depuis deux bons mois et remis de l’espèce de convalescence qui, régulièrement, y fait suite. Grâce au prestige que lui valait son nom de jeune fille, Hélène, à qui ni son mariage, ni ses opinions n’avaient fait prendre en franche estime un monde moins fermé, était reçue comme une égale dans certaines demeures petitement entr’ouvertes à la bourgeoisie. Elle les jugeait sans indulgence, mais elle s’y plaisait. Son milieu naturel se rencontrait