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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

d’agir sur ses nerfs, lui fit porter, malgré sa tête, des regards plus froids sur sa solitude de jadis. Elle soupçonna combien l’orgueil nourrissait en elle l’amour exclusif qu’elle lui vouait. Ses raisons d’y tenir lui semblèrent moins fortes.

Paris se vidait peu à peu. Tous les matins, le vieux Faubourg, un instant secoué, regagnait une once de son calme et rabattait sur ses façades de nouvelles persiennes. Marc fut admis à l’examen de première année avec des notes qui lui valurent l’éloge d’un des maîtres. Hélène en conçut une grande joie. Bien qu’elle sût le jeune homme absolument prêt, elle avait craint, les derniers temps, l’influence fâcheuse que, sur le cours de ses études poursuivies sans goût, auraient pu avoir ses plaisirs. Une déception l’aurait jetée dans d’amers reproches. Le succès de Marc l’exalta.

Ce fut à peine quarante-huit heures après cette issue que, profitant de la chaleur qu’avait mise en elle un repas composé comme elle les aimait, elle lui dit légèrement en quittant la table :

— J’irai demain, dans la journée, chez Mlle Vence, avec les Paulin d’Abancourt.

— Et pourquoi faire ? demanda-t-il. Chez Mlle Vence ?

C’était le nom du professeur qui, deux mois plus tôt, lui avait appris à danser.

— Prendre avec elle, dit la jeune femme, ma première leçon !

Il la regarda.

— Vous ? fit-il.