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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/123

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

Tu sais bien, cette coiffure tombant sur le cou avec deux grandes coques de faille noire. Dire que j’ai pu être assez fraîche pour supporter ça ! Me vois-tu aujourd’hui, ainsi affublée ? Les galopins du voisinage, quand nous sortirions, enverraient des pierres derrière moi !

Il tourna la tête.

— Pourquoi donc ?

— Et le temps, dit Hélène, tu le comptes pour rien ?

— Pas pour grand’chose, répliqua-t-il d’un accent sérieux, quand il fuit légèrement, sans laisser d’empreinte. Moi, petite mère, je ne vous ai jamais vu vieillir.

Elle leva les épaules avec impatience.

— Ah ! dit-elle, flatteur ! Comme tu mens !

Mais sa poitrine était serrée, mais sa voix tremblait et le plaisir qu’elle éprouvait la rendait toute rose. Marc affirma chaleureusement qu’il était sincère. Cependant, ils rentrèrent, un quart d’heure après, sans qu’Hélène fût sortie de ses réflexions.

De ce jour, elle connut une félicité qui présidait à son réveil et grisait son cœur tant qu’elle n’était pas endormie. Ses chagrins disparurent dans cet enchantement. Ce fut en elle comme si des eaux longtemps abondantes et qu’elle présumait épuisées avaient repris nonchalamment leur cours d’autrefois. Tout l’esprit qu’elle donnait à son infortune devint la proie, si délirante qu’elle ne souhaitait mieux, d’un espoir sans figure et sans