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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

inattendue leur avait suffi. Mais, si l’humeur philosophique du comte de Kerbrat lui permettait de négliger tout naturellement la violence dont avait témoigné sa fille, la jeune femme conserva de leur discussion un souvenir qui, sans faire naître une sérieuse rancune, lui gâtait, par instants, quelque peu son père. Elle le présuma moins cordial. Dans les regards qu’elle dirigeait fréquemment vers lui, il en fut d’assez froids et de soupçonneux. À tout propos, ne s’agît-il que d’un trait plaisant, que d’une réflexion sans portée, elle sentait le besoin de protéger Marc contre une malice dont le mordant et la perfidie existaient dans sa seule imagination. Il ne pouvait, sans l’inquiéter, paraître ombrageux, ni froncer le sourcil sans qu’elle s’en émût. On aurait dit qu’elle faisait corps avec son beau-fils.