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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

diocre s’entendaient, d’une voix sèche, réclamer leur note et des maisons d’une nouveauté pour elle effarante la voyaient s’introduire dans leur clientèle. Ce que d’abord elle exigeait, c’était une coupe rare et d’être servie rapidement. Elle se jetait dans la dépense sans aucun calcul.

Marc, un matin, la vit paraître au seuil du salon dans un kimono pourpre et gris traversé de dorures d’un bizarre dessin, les pieds chaussés de mules chinoises galonnées d’argent, enfin les cheveux coupés court.

Lorsqu’il eut dominé sa première stupeur :

— Vous ! fit-il d’une voix sourde et toute bouleversée.

— Pourquoi pas moi, répliqua-t-elle, aussi bien qu’une autre ?

Elle se posa devant une glace, tapota ses boucles et demanda d’un air léger :

— Comment me trouves-tu ?

— Vous êtes coiffée merveilleusement ! lui répondit-il.

— Ma robe te plaît-elle ?

— Oui, beaucoup !

L’adolescent s’était levé, sur ces derniers mots, pour venir la voir de plus près. Un frisson de plaisir parcourut Hélène. Mais, tout à coup, cet examen lui parut gênant, elle souffrit de sa propre immobilité, du silence qu’elle-même observait. Alors, d’un geste à peine sensible, elle éloigna Marc et, parlant avec feu pour cacher son trouble :

— Voilà ! fit-elle. J’ai renoncé à mes anciennes