Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/185

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ix


Hélène connaissait son beau-fils. Si, bien souvent, comme on l’a vu, son extrême orgueil négligeait les données de l’observation, l’habitude qu’elle avait de gouverner Marc l’avait instruite avec assez de délicatesse de ses réactions ordinaires. Après la scène dont nous venons d’esquisser les traits, ce qu’elle présumait s’accomplit. L’esprit de Marc, désemparé, battit la campagne et, rapidement, à des plaisirs qui le transportaient, il sentit se mêler un goût d’amertume.

Tout n’était qu’amour-propre et puérilité dans les rapports qu’il avait noués avec sa danseuse. Élégante, elle l’avait d’abord ébloui. Le brillant qu’elle portait à l’annulaire gauche avait plus fait assurément pour le conquérir que sa taille légère et ses yeux. D’autre part, avant même de savoir son nom, et nonobstant son propre manque d’expérience des femmes, il s’était rendu compte qu’il devait lui plaire. C’était sensible à certains rires, à certaines paroles, cela s’avouait par des regards baignés d’émotion qu’il surprenait attentivement