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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/191

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

d’amoureux ! » se répétait-il. « Puis, » songeait-il avec humeur, « ici, passe encore, mais, si nous sortions, quel désastre ! Dans la rue, avec elle, de quoi aurais-je l’air ? » Il hésitait, se répondait, traversé d’un doute : « De son gigolo ?… De son fils ?… » Alternative qu’il balançait sans fixer son choix. Les deux vues lui étaient pareillement odieuses.

Rue Vaneau, sa belle-mère respirait sans bruit. Nulle expression ne rendrait mieux l’effacement d’Hélène qui, de l’angoisse la plus profonde, la plus déchirante, se sentait renaître à l’espoir. Mille indices, jalousement observés par elle, la renseignaient sur le plus gros de l’intime débat qu’elle avait elle-même amorcé. C’était un air méditatif, un accent soucieux, un défaut d’appétit, de la nonchalance. C’était surtout plus d’intérêt témoigné par Marc aux menus faits dont s’alimente la conversation, comme aux événements domestiques. Par un prodige de volonté, elle prenait sur elle pour ne jamais se départir d’un visage aimable et cacher au jeune homme ses vicissitudes. Elle évitait, dans son langage, la moindre impatience.

À la voir constamment d’une charmante humeur, à la sentir qui le laissait ordonner sa vie sans exercer sur sa conduite un contrôle quelconque, lui ne pouvait ni soupçonner qu’il était épié, ni trouver surprenant tel ou tel sourire. Circonstance favorable au succès d’Hélène. Dans la crise d’inquiétude que traversait Marc, un mot