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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

crois qu’ils causent… Vous, ça ne vous offusque pas cette camaraderie ?

Hélène, du coup, se mit à rire comme une pensionnaire.

— Mais pas le moins du monde ! Quel mal font-ils ? Ils se sont vus deux ou trois fois dans des excursions et Marc la rencontre au tennis… Avec tout ça, vous m’amusez et j’en oublie l’heure ! ajouta-t-elle en consultant une toute petite montre que retenait à son poignet une ganse de moire bleue.

Une main près de la bouche, elle cria :

— Marc !

L’adolescent, à cet appel, leva les deux bras et se laissa couler sur place, en manière de jeu.

— Marc ! fit-elle de nouveau, lorsqu’il reparut.

Mais il filait le long du flot, la joue gauche couchée et le visage, de temps en temps, caché par la mer.

Une puissante expression de mécontentement se peignit tout à coup sur les traits d’Hélène. Laissant là son mari qui remuait des algues, elle fit sortir Marie-Thérèse, lui mit son peignoir et la poussa d’un pas rapide jusqu’à la cabine.

À peine en avait-elle fermé la porte que Marc, hors d’haleine, y frappait.

— Que signifie ? s’écria-t-elle en l’apercevant, avec la sèche intonation, l’air de tête furieux, la posture que l’on prend pour gronder un mioche. Un quart d’heure, à présent, ne te suffit plus ? Je te fais signe de revenir et tu vas plus loin ?