Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
52
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

plaisir à voir enfin quelque peu clair dans son proche futur et sa belle-mère était certaine, le connaissant bien, d’avoir pris le parti le plus judicieux.

Peu s’en fallut, quand le jeune homme, pour la première fois, franchit le seuil intimidant de la Faculté, qu’il ne se fît de sa personne l’idée la plus haute et ne conçût pour les études qu’il entreprenait une admiration sans limites. Il était fier de ses gants mats, d’un joli veston, de souliers en cuir fauve, étroitement lacés, découvrant des chaussettes d’une brillante nuance, et sa cravate le faisait choir dans le ravissement quand il se posait près d’une glace. La liberté dont il jouissait le grisait un peu. C’était comme si, n’ayant jamais respiré qu’un air assurément pur, mais trop doux, il recevait, à la faveur de quelque escapade, la surprenante révélation de celui des cimes. Autour de lui se bousculaient de vieux étudiants, déjà porteurs de barbes courtes et de longues moustaches, quelques-uns de monocles adroitement vissés. « Je suis leur égal ! » pensait-il. À vrai dire, cette notion l’effarait plutôt. Des professeurs, traînant leurs toges, passaient, la mine sombre. Marc trouvait délicieux qu’on n’y prît pas garde, et néanmoins, sans réfléchir, par éducation, les saluait légèrement lorsqu’ils le frôlaient.

Il rentra rue Vaneau sifflotant une marche. Dans ses regards et ses manières, son port et sa voix, se trahissait une assurance inaccoutumée.

Mais sa belle-mère n’était pas femme, sous cou-