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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

leur d’études ordinairement faites sans contrôle, à souffrir sa paresse et son évasion. En dirigeant cet indécis vers l’École de Droit, elle n’avait pas sous-entendu qu’elle le dispensait d’en prendre au sérieux l’enseignement. Toute connaissance lui paraissait mériter l’effort, grâce auquel, à la longue, elle serait acquise, non seulement dans ses lignes les plus générales, mais dans les plus particulières et les plus abstraites.

Moins d’une semaine après la date des premières leçons qu’avait reçues Marc rue Saint-Jacques :

— Montre-moi donc tes notes de cours, lui dit-elle un soir.

Il posa devant elle quatre ou cinq cahiers. Son écriture un peu heurtée, encore enfantine, couvrait quelques pages de chacun, dans un désordre agrémenté de plusieurs taches d’encre et de croquis faits dans les marges.

— C’est plutôt mal tenu ! gronda la jeune femme.

Elle l’interrogea sans succès. Il l’obligeait à répéter les questions trois fois, prenait un air méditatif après la troisième, comme si le point élémentaire ainsi proposé justifiait d’immenses réflexions, et levait les sourcils en guise de réponse.

— Je suis fixée ! dit-elle enfin, d’une voix mécontente. Livré à toi-même, tu t’oublies. J’aurais voulu trouver en toi plus de caractère, des dispositions plus sérieuses, et pouvoir t’accorder une certaine confiance. Tu ne le mérites pas, n’en parlons plus ! Désormais, je prétends qu’aussitôt rentré tu revoies les notes de tes cours et, comme je tiens