Aller au contenu

Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
79
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

son. Constamment l’obsédait le visage d’Alice et quelquefois des pleurs brûlants mouillaient ses paupières.

Sur le coup de six heures, sa belle-mère entra. Elle avait l’air un peu plus calme et la face moins dure. Marc sauta sur ses pieds en l’apercevant. Elle ne parut ni triompher de l’avoir surpris, ni se rendre compte de son trouble et lui dit en prenant tranquillement une chaise :

— Maintenant, mon petit, nous allons causer ! Ta faute de conduite est très grave. Si tu veux qu’entre nous la confiance renaisse, tu vas répondre exactement à toutes mes questions. Où as-tu rencontré cette écervelée ?

— Au Quartier Latin, souffla-t-il.

— Vers quelle époque ? demanda-t-elle. Qu’y venait-elle faire ?

Il pressentit avec humeur une sérieuse enquête et garda le silence en baissent les yeux.

— Allons, reprit Hélène, sois raisonnable ! Ce n’est pas sans motif que je t’interroge. Tu sais fort bien qu’en cette matière, comme d’ailleurs dans toutes, ton intérêt seul me conseille et que j’aurais moins d’inquiétude si je t’aimais moins. C’est notre rôle, à nous, les mères, qui avons vécu, de vous faire profiter de notre expérience. On ignore trop les déceptions qu’elle peut épargner ! Réfléchis, sois sincère, et j’oublierai tout. Depuis quand revois-tu mademoiselle Vulmont ?

Cette douceur de langage fit effet sur Marc qui, méditant de se dresser contre sa belle-mère si quel-