Aller au contenu

Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
80
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

que violence l’y poussait, se trouva désarmé par son attitude.

— Mettons deux mois, murmura-t-il. C’était avant mars.

— Avant mars ? fit Hélène en l’interrompant. J’aurais cru plus tard, mais passons ! Vous étiez séparés depuis les vacances et, bien entendu, sans rapports, car, tout de même, je me refuse à vous croire si fous que d’avoir échangé secrètement des lettres. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Il répliqua :

— Je vous l’ai dit : au Quartier Latin.

— Mais ce n’est pas une circonstance, le Quartier Latin ! Je te demande une circonstance, tu me cites un lieu.

— Elle y prend des leçons de piano, dit Marc.

— Des leçons de piano ? Et elle vient seule ?

Il exprima d’un signe de tête que c’était ainsi.

— Bien ! dit Hélène. N’insistons pas. De la plaine Monceau, elle vient seule ! Il y a des parents qui sont à gifler ! Laisser courir, s’écria-t-elle, une fille de son âge dans une ville réputée pour ses mauvaises mœurs ! Alors, un jour, vous vous êtes vus, vous vous êtes parlé, vous avez fait sur le trottoir quelques pas ensemble… et, depuis lors, régulièrement, deux fois par semaine…

Marc baissa la tête.

— Oui, c’est ça !

— C’est quoi ? fit-elle, impatientée. Je veux tout savoir | Je t’ai promis l’impunité si tu étais franc et je ne reviens pas sur ma parole. Tu peux donc