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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/93

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

ou battu, souvenirs encore chauds d’une domination dont l’ébranlement définitif et le discrédit lui étaient signifiés pour la première fois. Réfugiée dans sa chambre, elle pleura longtemps. Tout n’était pas, dans son chagrin, que peine d’amour-propre et dépit provoqué par son impuissance. L’idée que Marc avait souffert du besoin d’argent au point de commettre une chose laide la bouleversait comme de se dire que, faute d’une aumône, un malheureux avait, par elle, enduré la faim. Jamais, depuis que son beau-fils, en se développant, l’avait contrainte à renoncer aux expédients simples et aux arguments péremptoires, elle n’avait apprécié comme à cette minute la difficulté d’une tactique. « Je n’ai en vue que son bonheur, sa moralité, je ne veux que le bien de cet imbécile ! » gémissait-elle, d’une voix brisée, entre deux sanglots, s’épuisant à couvrir de ces assurances les maladresses dont l’incident qui s’était produit lui avait apporté la révélation. Mais tout au plus en tirait-elle un peu d’apaisement, car leur accent sonnait en elle singulièrement faux et sa conscience lui reprochait avec une grande force d’avoir moins recherché l’intérêt de Marc que suivi les conseils de son caractère.

Sans animosité, sans malveillance, redoutant au contraire de le prendre en faute, elle observa l’adolescent, pendant plusieurs jours, plus attentivement que jamais. Mise en éveil par une audace toute nouvelle chez lui, elle désirait se pénétrer des secrètes nuances de son attitude envers elle. Ce qu’elle découvrit l’étonna. Sous les dehors d’une soumission