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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/97

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

heures, elle résolut, sans nul égard pour sa dignité, de les extirper à tout prix.

La peinture lui offrait un premier moyen. Marc continuait à s’y livrer avec une passion qui n’était certes pas dans son ordinaire. En moins d’une semaine, discrètement, la jeune femme découvrit au fond d’une impasse un vieil artiste à qui l’effort le plus consciencieux n’avait pas valu grande fortune, et, lorsqu’il eut frémi d’orgueil, en la remerciant, à l’idée toute nouvelle d’enseigner son art, elle mena chez lui son beau-fils. Le franc sourire de gratitude dont elle fut payée lui parut doux comme de revoir après une absence un être cher dont le retour, longtemps attendu, n’était plus tenu pour certain. « Comment n’ai-je pas songé plus tôt, » se reprocha-t-elle, « à lui accorder ce plaisir ? Je me plaignais de son humeur, de sa maussaderie, je tremblais de le voir s’éloigner de moi pour se jeter, avec le feu qu’ils ont à cet âge, dans la société des coquines, quand j’avais là, sans m’en servir, le meilleur remède ! Fallait-il que je fusse égarée ou sotte ! » De ce jour, elle n’eut pas d’ambition plus vive que de trouver pour son beau-fils des divertissements dont, sans révolte, il se vît lié comme d’une chaîne fleurie. La faible estime qu’elle octroyait à certains d’entre eux n’était pas une raison pour les écarter. Au contraire, se méfiant de son naturel, elle comptait plus sur ces derniers pour amuser Marc que sur ceux que, par goût, elle aurait choisis.

C’est ainsi qu’un matin elle lui demanda :