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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

qu’elle découvrait jusqu’aux genoux pour montrer les pas, supportaient avec peine une énorme croupe. Malgré cette excessive protubérance, elle allait et venait, merveilleusement prompte, aussi surprenante dans son genre que, dans le sien, le gaillard sec et d’aspect chétif qui défie les hercules des baraques foraines. Marc l’avait prise en affection, dès les premières fois, pour sa tapageuse bonne humeur et la façon qu’elle vous avait de morigéner les élèves moustachus qui suivaient son cours. Il était souple : elle le donnait en exemple aux autres. Il faisait avec elle des progrès rapides.

Cependant, sa belle-mère se multipliait. D’une vie effacée et sérieuse, méthodique, régulière comme celle des provinces, occupée par les livres et l’éducation, subitement, facilement, presque avec plaisir, elle s’était consacrée à une existence que, même jeune fille, quand son bonheur en pouvait dépendre, elle n’avait pas su s’imposer. Par des visites à la douzaine de petites parentes qu’elle se connaissait dans Paris, il s’agissait d’ouvrir à Marc la carrière du monde. Chacune recevait à jour fixe. Autour de son fauteuil, de sa théière, non en vertu des agréments qu’on lui concédait, mais d’une tradition familiale, chacune ainsi réunissait, une fois par semaine, quelques mûres personnes répandues, toutes persuadées qu’en sacrifiant une heure de leur temps à cette démarche aussi coûteuse qu’une macération elles acquéraient, en vue du ciel, des mérites certains. Beaucoup étaient originaires de la Basse-Bretagne. D’autres tenaient à cette région soit par