pour vous tesmoigner l’alfection sincere que nous avons tousjours
portée au bien de vostre estat, (et l’obligation que desirons recog-
noistre de tant d'amitié` et bienveillance que nos ambassadeurs et
‘ ministres reçoivent ordinairement de vous, dont nous avons esté
deuement advertis et informez par eux, et mesmes par le s' de Segur,
nostre ambassadeur ordinaire en Allemagne. Et partant, vousenous
ferés trez grand plaisir d’informer particulierement le dict's’ de Beau
des dicts desordres et de tout ce qui s’est passé en vos pays, ensemble
ce que jugerés, pour famendement, en debvoir desirer de nostre
part ; avec asseurance que nous ne manquerons de vous en donner tout
‘ le contentement raisonnable qui sera en nostre puissance : vous priant
tres instamment de ne nous en attribuer la coulpe, ains aux aucteurs
de ceste malheureuse guerre, desquels fambition est telle que pour
` l’assouvir ils ne feignent pas d’embraser toute la cbrestienté. Je vous
prie de croire le dict s' de Beau comme moy-mesme, lequel vous in-
formera de festat de noz affaires, qui vous sont aussy communes,
autant que nous sommes unis en une mesme foy et religion, pour
la deffense de laquelle nous sommes assaillis, tant ouvertement que
_ par secrete practique ; dont vous avés à vous garder et de mesmes
ennemysii Conservés— nous donc vostre amitié et bonne volonté, la-
quelle, s’il plaist à Dieu nous retirer des extremitez auxquelles nous
sommes à present pour la delfense d’une si juste querelle, nous re-
cognoistrons en toutes occasions que nous en vouldrés presenter, de
tout nostre cœur et affection. Et à tant, Magnifiques Seigneurs, je
prie Dieu vous tenir en sa trez saincte et digne garde.
A Nerac, le xxv° decembre 1587. '
Votre tres affectionne amy à vous faire plaisir,
i. HENRY.
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