Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/333

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DU BOI. DE NAVARRE. 323 _ 1587. — 29 1>1âcEM1s1u=;.' Orig. — Arch. royales de Danemark. Copie transmise par M. le ministre de France à Copenhague. FBEDERICO, DANIZE, NOBVEGI/E, GOTTORUM VANDALOBUMQUE BEGI ‘. ‘ Serenissime Bex, Frater et Consanguinee charissime, Incertus re- rum nostrarum status fecit ut solitam ad vos scriptionem aliquandiu. ‘ L'adresse entière est z « Serenissimo des Églises de France, avaient été si mal etpotentissimo principi Domino, Domino reçus, et nous prévoyions tous les maux Friderico, Daniae, Norvegiœ, Gottorum qui allaient tomber sur le monde chré- Vandalorumque regi ; Slesvici, Holsatiœ, tien. Sans aucun doute, si ces forces étran—. Stormarize, Ditmarsizeque duci ; comiti in gères avaient dirigé leur marche en droite Holdenburg et Delmenhorst ; Fratri et ligne vers nous, ainsi que nous lepensions Consanguineo nostro observandissimo. ¤ et que le réclamait le besoin de nos af- ' Voici la traduction de cette lettre : faires, tout serait déjà parfaitement en ,, A FBÉDÉBIC U, ROI DE DANEMARK, gn ordre ici, et, autant que nous pouvons en Nonwùon, rsrc. juger, cette vaste conspiration ourdie par ¤Sérénissime Roi, très-cher Frère et le pontife de Rome toucherait à sa fin. Cousin, L'état incertainde nos affaires Si du moins nous nous fussions trouvé nous a fait suspendre quelque temps notre dans une position qui nous eût permis de correspondance accoutumée. L'insistance volerfau secours de cette armée auxiliaire, de nos ennemis à nous poursuivre et la nous eussions essayé de réparerpar notre longue attente de Yarrivée des troupes diligence les fautes qui ont été commises. levées en Allemagne nous ont dailleurs Mais nous ne voulons pointapprofondir da- tenu continuellement en haleine. Mais au vantageles causesd’un si grand malheur. Si moment où, par la force de son bras, Dieu l’on s’est rendu coupable de fautes à notre ` vient de nous délivrer de la fureur de nos égard, nousles oublierons volontiers. Qu'il i ennemis, et où nous nous apprêtions à nous suffise au_iourd’hui de témoigner a informer votre sérénité de la victoire mi- votre majestéla profonde douleur quenous . raculeuse qu'il nous a accordée, voici qu’il ressentons de cette calamité ; et reconnais- nous arrive la triste nouvelle du désastre sons que Dieu a renvoyé à un autre temps et de la défaite de notre armée d’Alle- la délivrance des siens. Sa' providence di- magne. Vous dire quelle douleur cette vine s'est montrée récemment d’une ma _ nouvelle nous a causée serait impossible. nière si éclatante à notre égard, que nous Nous sentions que nos malheurs allaient ne pouvons, malgré le malheur survenu, accroître l’audace de nos ennemis ; nous cesser de l’admirer et de la louer, et espé- _ soutfrions en pensant que de vaillants rer qu’elle ne nous manquera point. hommes, qui avaient abandonné leur pa- « Mais maintenant que, par suite de ce trie pour venir à notre secours et à celui lamentable désastre de notre armée étran- . _. lu-