Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/488

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LETTRES MISSIVES


l’GCOtI'iITl3Ild3Dt il Dlêü, lêqllël PHP S3 bOI1l é HC 1]},3 PRS S€l.llCIHCI'llZ redoublent pas, si l'l1erbe ne croît pas de-- en attireront d'autres ; contre lusurpation vant leurs portes, si pour une main qui ',"d'un estranger faudra que Sa Majesté soit foui-lloit aux finances il n’y en a pas trois-: seeourue des estrangers ; contre les me-o si ce- n"est qu`0n appelle mesnage le sac nées et factions des Espagnols, des Alle- des bonnes maisons donné 'aux croche- mands et Suisses : Nos champs en devien- teurs, les rangonnemens aussi des gens dront forests et nos guerets en friche, de bien qui gemissent sous ces desordres ; `mal commun au laboureur et au bour- ‘ chose qui ne peutdurer que peu de jours, geois, commun et au_ gentilhomme et au et au bout desquels la populace, acharnée clergé, mal quiznous redoublera les vole- au sac de ceux qu'ils nomment Politiques, ries des champs et les rages és villes. Et comme loups à un carnage, le butin ve- lors, malheur aux auteurs et fauteurs de nant et defaillir, se jettera cruellement et ces miseres : le peuple convertira ceste indilleremmcnt sur tous les apparens. fureur contre eux, rachetera de leur sang « Se souviennent les villes, qui ont pris son abolition, son repos et sa vie ; et ver- leur faction, en quel estat elles estoient ront, a leurs dépens, que c’est d’arracher auparavant, et- en quel au_jourd’huy. Le le sceptre au Souverain, le glaive au ma- commerce, qui l’ira chercher au creux gistrat, pour armer et autoriser la licence d'une forest? la justice, dans les cachots d’un peuple!. de •la Bastille? isis estudes, où la barbarie «Voilà qu’i]s pensent avoir arraché le _ occupe tout : et, sy, sont-ce les moyens Roy de son tronc : ils en ont laissé la place qui les ont : fait venir à la splendeur, à la vuide. Demandons leur, en conscience. frequence, et la richesse, les moyens pour qui y asseoir : le duc de Mayenne? i qui seuls les y peuvent entretenir. Au- Qui sera le prince en chrestienté qui jourd'l1u j c’est heresie que d’estre poli- ne s’y opposera? qui ne se connoisse tique ; mais la police qui les avoit mis en interessé en cet exemple? De nostre no- fleur est en mespris ; demain- ce sera un blesse, combien de maisons se trou-ve t-il crime irremissiblecfestre riche. Si au reste I qui ne voudraient obeir à celle de Lor- elles oht garnison, leur liberté périt, et la raine, moins au cadet des cadets? mai- friandisc de ce mot les a fait perdre ; si sons lionorées de l’alliance de _nos Rois et " elles n’ont point de garnison, les voilà donc des princes voisins, qui ont cet article par en proie, accabléés de gardes et mal gar- dessus, d’estre nezF'rancois, et d'avoir per- . dées, en danger, à tout moment, d’une severe en leur naissance. _Ces gens, quel ~ surprise : et voilà u’n'e liberté imaginaire contreceur leur seroit ce de ploîer le col pour prison. sous un sifoible joug, de voir leurs vies « Les champs n’en auront meilleur mar- et leurs honneurs à la, discretion- de ces ché, si ce mal dure. Un roy ne peut pas nouveaux venus, que nature leur a fait soullrir d’estre degradé par ses sujets : il. cgaux, de qui la loy du Royaume a me- fauldra ranger rigueur contre rigueur. et suré l’espée à mesme pied ; que, Dieu force contre force ; les licences, les excés mesme n'a rien advantage sureux, qu'au- et les débordemens de ces perturbateurs- tant qu’il les a abandonnés à leur, pre-