Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/639

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' DE HENRI IV. 621 i sion de nos bons subjects, que la mort nous sera moins dure qu’il n’est de vivre et de souffrir plus longuement les miseres dont ce ` Royaume est accablé, ce que nous recognoissons procedder principa- lement du tenement des champs des gens de guerre, qui n’y peuvent estre disciplinez sans paye, ny souffrir sans entretenement ; à quoy ne i nous ayant esté jusques à present possible de pourveoir, nous souf- frons en nostre ame une douleur extresme. D’u.n costé il ne nous est _i loisible dabandonner la conservation de nostre Estat ; d’aultre part, nous ne pouvons qu’avec tm sanglant et incroyable regret_ oyr les justes plainctes de nostre pauvre peuple, sans y apporter le remede convenable à la charge et dignité de laquelle il a pleu a Dieu de nous elever. Implorant sa grace de toute humilité, nous avons pris conseil de convoquer presentement une notable assemblée d’aulcuns de nos subjects, dont la fidelité, sufhsance, probité et affection au _ bien- de cest Estat a esté expérimentée etcogneue par leurs bonnes et louablesactions ; entre lesquels nous avons estimé vous devoir choi- sir, pour_l’asseurance que nous avons de vostre fidelité, pour la cog- noissance que vous avés des affaires de nostre bonne ville de Paris. Nous vous `prions de vous disposer à venir, incontinent la presente receuel, en nostre ville de Compiegnefpour vous y rendre avec l’un des . 'eschevins de nostre dicte ville de Paris, le dernier jour-du mois d’août prochain ; auparavant que partir, vous informer fort exactement de l’estat de nostre dicte ville, prendre l’avis de nos bons serviteurs et, subjects, de ce à quoy il est besoing d’y pourveoir pour y establir un bon et asseuré repos, et aussy de ce dont nous pouvons estre secou- rus, et aflin que nous ayons moyen d’empescher les desordres qui se voient maintenant en ce Royaume, de resister par la force aux g forces et mauvais desseings de nos ennemys ; pour à quoy parvenir il n’y a chose que nous n’entreprenions et à laquelle nous ne resol- vions. Graces à Dieu, ce Royaume est plein de vaillans hommes, dam bon nombre de chefs de guerre ; nous demeure ce seul pen- ' sement, de pourveoir à leur entretenement, qu’il faut mettrepeine de trouver en nos finances, retranchant tout ce qui est du volontaire