Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/558

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
533
DE HENRI IV.


Seigneur saiche s'en pre_valoir, estant de naturel et si mal servy qu’il est ; car j’ay opinion qu’ilrecl1ercl1era plus la paix que la guerre, telle- ment qu’il ne fauldra qu’a l’Empereur qu’elle ne, se face ; de quoy la diisgrace du siege de Canise le pourroit disposer, et d’autant plus que les Espagnols sont encore battus en Irlande et en Hollande ; qui sera cause qu’ils nien pourront estre assistez, comme il a esté cy-devant. Toutesfois le Pape l’en dellendra tant qu’il pourra ; mais, s’il nlest assisté, il sera contrainct de passer par dessus toutes considerations et respects, et s’accommoder. J’ay sceu que les corsaires d’AIger i traictent aussy mal mes subjects ou ils les rencontrent, que les autres, et certainement si L je n’estois plus jaloux de Pobservation de ma foy que le dict Seigneur et ses ministres ne le sont de la leur en ce qui ' me concerne, je serois bien tost persuadé d'entrer en ceste partie, tant luy et ses gens me donnent occasion de- me defier et me plaindre " d’eux. Toutesfois, j’ay_deIiberé d’en surseoir encore la resolution, pour esprouver leur volonté et prudence, —aprés toutes les fortunes diverses ‘ , et, sy, celles qui les menacent pour les ruiner, comme j’ay appris par- vos lettres des llllc et XV1l1° de novembre, que j’ay receues ensemble . _Ie xv° du present. Au moyen de quoy, observés leurs deliberations et, ` actions, alnn de m’en donner advis, et si le Sigal continue de traver- ser? mes affaires, et qu’il n’y ayt moyen de l’en divertir, prenés-le à i partie etivous bandés et formalisés ouvertement contre luy en mon 110111, ainsy que vous jugerés expedient de le faire. Car je vois q ue mon indulgence et ma patience les rendent plus temeraires et inso- lens que devant, ayant osé vous accuser de desloyauté et attaquer vostre personne et la dignité de vostre charge ; car si vous aviés in- telligence avec les ennemys de ce Seigneur durant vostre legation, vous m’oH’enseriés autant que luy.•Purgés—vous donc envers ce Sei- gneur et ses principaux ministres de ceste calomnie ; car, à_ mon re- gard, j’ay trop esp1 ouvé vostre lidelité pour en doubter. Mais il me desplait assez de ne pouvoir retirer le duc de Mercure du_ lieu ou il — ’ Le Ms. donne là: de favoriser. E A