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DE HENRI IV.


d’estre seconde et assisté en toutes mes affaires que je faisois de luy. Et vous diray que la bonne opinion que j’avois de luy, pour les rai- I sons susdictes, et’les_preuves_ que _i’avois faictes de sa valeur,. sagesse et lidelité, avoient pris telle racine en mon ame, qu’elle n’a pu estre encore, je ne diray effacée, mais seulement par ces accusations esbranlée. C’estpourquoy j’ay voulu luy escrire la lettre dont e vous envoye présentement un double ‘, que je luy ay envoyée par l’un de mes valets de chambre conüdent, à laquelle s’il satisfaict, comme i par raison et honneur et pour son propre bien il doibt faire, il es- prouvera queqie suis bon maistre. Mais aussy, si, contre mon espe- rance, le commandement que je luy fais et le conseil que je luy donne par la dicte lettre, il en use autrement, comme il fera une grande bresche à sa reputation, je vous asseure que j’en seray tres marry, et qu’il me mettra en grande peine pour le combat qu’en rece- vra mon esprit. Car, comme, d’un costé je ne puis ny ne veux manquer a ce que je doibs à la conservation de mon Royaume et a la seureté de mes enfans et de- ma propre personne, assaillys ensemble par ceste conspiration, ce me sera aussy un indicible creve—cœur d’estre con- trainct de persecuter ma creature. Mon Cousin, croyés, je vous prie, que fesviteray ceste necessite, tant que ma dignité et laseureté de ' . ceste Couronne et de mes susdicts enfans me le permettra ; ce que je me promets estre approuvé, loué et favorisé par tous mes bons amys et alliez, quelque aflinité et proximité qu’ils ayent avec le dict duc de Bouillon 2, auquel aussy ils ne pourront prester faveur et assistance, hors celle que meritera son innocence et pour la justification d’icelle, laquelle en ce cas me sera tousjours tres agreable, sans violer nostre amitié et la justice : chose que je vous prie de bien faire entendre et remonstrer aux princes mes dicts amys et alliez d'Allemagne, aflin qu’ils ne se laissent surprendre a d’aultres conseils, bastys sur fonde- mens contraires à nostre amitié, à la verité et equité, en attendant que ' Clest la lettre précédente. beau—l’rère du prince Maurice et de l`élec- " Par son mariage avec Yhéritière de . teur palatin. . Sedan, le duc de Bouillon était .devenu . i ‘ S8.