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LETTRES MISSIVES


tout bienrill est vray que si Yambassadeur d’Espagne les a recom- mandez et favorisez, comme l’on dit qu’il a faict, il faut croire qu’il a recogneu, auparavant faire plaisir au dict roy, de s’en entremettre et d’obliger a luy ceux qui ont poursuivy et desire la dicte grace. A quoy _ Q jadjousteray- 'que c’_est bien signe qu’il a grande creance par dela, ou ai que le dict_roy'et lesisienscraignent trop de le malcontenter, ayant un extresme desir etbesoin de la paix ; Quoy estant, je ne me puis ‘ .. _persuad'er que le dict roy. soit si entier :`et f’erme qu’il vous promet _ ‘ surlesiconditions.d’icelle, ay qu’il attende mon advis devant que de ` _..la ; resouldre, ouayt tel esgard à la conservation des Provinces-Unies qu’il le laisse entendre. Par tant prenés garde diligemment, car en verite telle proc_edure`1n’est suspecte. Neantmoins que le dict roy ne S’3P( }1`QOlV€ que vous entries en doubte des declarations qu’il con- tinue à vous faire de la confiance qu’il veut avoir en moy et du_f’onde- ment qu’il faict de mon amitie. 3Au contraire, donnés-luy plus grande occasion que jamais de croire qu’il doibt estre asseuré de ma sincerité en cest endroit comme je le suis de la sienne ; et leconfortés douce- ment a ne s’abandonner luy-mesme, non plus que ses bons amys et alliez, en ce traicte, luy remonstrant doucement les inconveniens qui en seront inevitables, si soulzis quelque pretexte ou esperance que ce soit, il se laisse separer d’eux, comme y aspirent les Espagnols et leurs fauteurs. r p - ' ‘ . 4 Je vous ay ailvertyqaar mes- dernieres que le nonce nfavoit des- _ couvert etconfi-e_s_a negociation avec le roy, et `qu’il estoit en peine ` de n’avoir response à `la lettre qu’il luy avoit escripte ; mais j’ay sceu qu’il s’attend que ce Lindsay la luy apportera, car c’est par son entre- i mise qu’il conduict le dict traité, chose deilaquelle je nfaperçois aussy que le dict roy ne vous parle si ouvertement et_ si confidem- ment qu’il veut vous faire paroistre en faire profession, soit que_ cela procede d’irresolution ou dinekperience, ou biende la dissimulation . en laquelle vous sçavés qu’il a este nourry et accoustumé, estant en . Escosse. Enfin la connivence de luy et des siens envers le dict ambas— . _ sadeuri d’Espagne et le comte d’Aremberg sur : ceste conspiration, _