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LETTRES MISSIVES

, la sienne reçoive en bonne part ce gage et souvenance de son amitié, et de l’autre que je ne voye jamais l'une sans l’autre. Vous en dires autant a la dicte royne, mais vous adjousterés que comme je ne suis apprentif au service des dames, les inventions aussy ne me manqueront de charmer les yeux et la jalousie de ma femme, quand j’auray le bon- heur de voir la dicte royne, et d’autant plus que je m’asseure que sa presence me fournira d’industrie comme de volonté et de courage, au- tant qu’il sera necessaire pour surmonter tous les obstacles qui traver— » seront le dessein que j'ay d'acquerir et meriter le tiltre de son chevalier . et serviteur. Enfin vous luy dirés les belles paroles sur ceste occasion, la priant de n'avoir tant esgard au prix du present comme au secret qu’il contient et à la bonne volonté de laquelle il luy est offert, ayant esté adverty luy en devoir estre presente d’aultres qui seront peut- estre plus riches en valeur, mais non plus ornez d’aH’ection et de cordialité, comme elle cognoistra par les effects que le temps luy en fournira. Je ne vous prescriray ce que vous aurés à dire aux autres auxquels vous aurés à distribuer les dicts presens, asseuré que vous sçaurés bien traicter chascun d’eux comme il merite, pour faire qu’ils soyent receus avec l’l1onneur et le bien de mon service. Vous aures aussy vos lettres de pouvoirs necessaires pour donner l’ordre de chevalerie aux s" Has- quin et Ramese, afiin de la leur donner en mon nom, en la forme que vous verres par le dict pouvoir et les lettres qui Yaccompagnent, si le roy mon dict frere l’a agreable. _ Il est impossible de se conduire plus impertinemment et malicieuse- ment que fait ici Yambassadeur d’Angleterre, car il faict paroistre en toutes choses qu’il cherche querelle. Uimpertinence procede de sa foi- blesse, et la malice de ceux qui le possedent, qui le menent et fesmeuvent comme ils veulent, et je recognois que ceux-cy sont gagnez par les mutins et factieux de la religion pretendue reformée, lesquels s’elfor- cent par tous moyens de rallumer la guerre en mon Royaume, et me desunir d’avec le roy d’Angleterre. Vous avés veu le dernier memoire que m’a presente le dict embassadeur, et combien que je l’eusse de-