Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/207

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DE HENRI IV. 195 uis faict esclaircir de la verité d’icelu, de fa on u’il eust faict demons— . P C1 tration d'en estre satisfaict, toutesfois _j’ay sceu qu'il a repris mesmes resveries et imaginations. Il se laisse ainsy persuader au dernier qui parle a luy, tant il est imbecile, comme celuy qui siapplique plus à ses l1vres qua la cognoissance des affaires. J’ay esté adverty qu’1l croit avoir en main une lettre que le pere Coton a escripte à certains je- ` suistes ou catholiques d’Angleterre contre le service et auctorité du roy d’Angleterre. I1 en a adverty le dict roy pour sçavoir s’il m’en doibt parler et ce qu’il en doibt faire. De quoy _j’ay voulu miesclairer du dict ere Coton, let uel m’a iuré et rotesté n’avoir `amais escri t en An- P l .l P .l P gleterre en façon quelconque, tant s’en fault qu’il se soit tant oublié de le faire depuis qu’il a cest beur d’estre pres de moy, se soubmet— tant à toutes sortes de punitions s’il est trouvé qu’il l’ayt faict ; chose que je feray verifier pour respondre au dict ambassadeur s’il s’en des- couvre à moy. Mais je ne veux luy en parler le premier, de peur qu’il ne descouvre celuy qu1 m’en a donné l’adv1s. Mais vous mettrés peine de sçavoir s’il laura escript par delà; et asseurés le dict roy mon dict frere que c’est une imposture et calomnie tres facile à prou~ ver, luy disant que si le dict Coton ou aultre avoit commis une telle faulte, `eiles chastierois d’autant lus- severement u’ils auroient, en ' .l P ce faisant, abusé de fhonneur que Je leur fais de les tenir prés de moy. ' ' Ces factieux ont telle envie de brouiller, qu’ils ifobmettent rien à faire our alterer le re os de mon Ro aume. lls ont esté si malheureux P P Y qu’1ls ont voulu faire assassmer le dict pere Coton en ma presence, c’est à dire en ceste ville ou je suisl, ainsy que vous dira Dauval, es- ' L'historieni Dupleix raconte ainsi le et aprés avoir envisagé le Pere, luy donna fait : un coup d’espée par le derriere du car- « Les ennemis de la Société [de Jésus]... rosse, et le blessa à la nuque du col, à deux employèrent un assassin pour le mettre à doigts prés. de l'espine du dos ..... Le Roy mort, un soir ainsi qu’il se retiroit en son fut fort oflensé de cest attentat, et tit faire logis dans un carrosse. Le meurtrier, soit une tres exacte recherche de l’assassin, sans qu’il l’eust suivi ou guettast en ce lieu, en trouver aucune preuve. La Ptoyne pro- fit arrester le cocher pres de la Monnoye, mit deux mil escus à celuy qui le descou- 25. i `