Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

' DE HENRI IV. 257 m’ont confesse que Jehan—Baptiste de Taxis et mesme le dernier am- bassadeur qui est icy leur avoient donné parole et asseurance de la part du roy d'Espagne de les proteger et assister en leurs affaires aprés ma mort, sur laquelle il semble que ce desseing estoit principalement fondé, sous pretexte de bien laire à la marquise de Verneuil et aux enfans que jlay delle. De quoy l’on veult que je croye que le dict roy d'Angleterre, par l’entremise mesme du duc de Lenox, a eu quelque cognoissance et participation. Toutesfois vous n’en ferés semblant par delà. Car je ne vous donne le present advis que pour m’aider à descouvrir la verité de ceste intelligence ; laquelle seroit — tres perilleuse, si elle estoit telle que la figurent ceulx qui en dis- courent. J’ay desjà veritlié que les dicts ambassadeurs espagnols, par- . lans aux dicts s” pour les suborner et faire plustost condescendre à leurs volontez, leur ont souvent dict que leur maistre estoit tres asseure de l’amitié et foy du dict roy d’Angleterre, desmontrant- d’estre resolu de se venger contre moy et mon Royaume, sinon du- _ rant ma vie, du moins aprés mon trespas, des offenses qu’ils pre- tendent recepvoir de moy en assistant les Estats ; et dit—on que c’est ce Pin, du retour duquel par delà je vous ay ci—devant escript, qui porte ces messages pour le dict s' d’Entragues, avec le dict duc de _ Lenox et son frere, par le moyen desquels ils pretendent rejoindre ces deux roys en ce desseiug fondé sur une certaine promesse, qu'ils ' dient que jay faicte à la dicte marquise, dont l’on a tant faict de bruit : et voilacomment les dicts Espagnols se comportent envers ceulx envers lesquels ils font profession de bonne voisinance et ami- ` tié : ne manquans jamais de pretexte de violler leur foyl? Quand bien ° le dict roy abandonneroit entierement les dicts Estats par son traicté et par ses actions, pour contenter les dicts Espagnols et mieux les obliger à vivre sincerement avec luy, toutesfois le pretexte de la rel- ligion leur servira tousjours d’excuse et de moyen de seduire ses sub- jects et de les revolter contre luy. Mais ils le feroient plus hardiment ' On lit ensuite : et d'c :vemp’ter leurs voisins dejïu et de sang ; ce qui n'oFfre pointde sens. p LETTRES DE HENRI lV — !'l ; _