ny au clicf ambassadeur, puisque fun n’a osé ny voulu m’enifaire aultre
` instance, quoy que je luy aye faict dire ; et l’aultre a esté si entier et
opiniastre, qu’il a tousjours persiste à demander plustost justice que
grace. Jlestime bien que tous les dicts draps ne sont esgalement vi-
cieux, les uns le sont plus que les aultres : tant qu’il y a qu’ils sont
tous deffectueux en quelque partie, et par tant non de mise, et dom-
à mon Royaume, chose si facile à verillier qulelle ne peut
estre mise en doubte. Presentés ma lettre au dict roy d’Angleterre,
et luy dictes que l’aH’ection que je luy porte est telle que je ne me —
veulx arrester à aulcune forme, quand il est question de le contenter
` et bien faire a ses subjects ; quelsi la valleur des draps saisis n’eust
esté si grande qu’elle est, j’eusse permis fexecution de la confiscation
ordonnée par l’arrest des gens de mon conseil, pour, par tel exemple,
rendre les marchands plus loyaux en leur commerce et manufacture,
et garantir mes subjects du dommage qulils reçoivent par le debit de
tellesmarchandises vitieuses : desquelssouvent les Angloisine prof~
litent pas tant que font les marchands françois qui facheptent d’eulx,
en gros ; lesquels, comme ils en cognoissent la delfectuosité, la tirent
d’eulx à moindre prix, et ne laissent de la vendre cherement au peuple
simple et ignorant. Mais puisque lesdicts draps montent à si grande
somme dlargent, j’ay voulu en gratiflier le roy mon frere et delibvrer
ses subjects d’une telle perte. ‘ _,
Je vous envoye aussy le double d’un memoire que le dict ambas-
sadeur Parrey m’a faict presenter par le dict duc de Lenox et_de la
response que j’y ay faicte, aflin que vous, en puissiés respondre si
l’on vous en parle, le dict ambassadeur se monstrant quelquefois si `
difficile à contenter, qu’il n’y amoyen de le reduire aux formes de la
justice, pardessus lesquelles il vouldroit que ceulx de mon conseil
passassent, soustenant que l’oi1 en faict de mesmes en Angleterre sur
les instances que vous y faictes. Ilicontinue mesmes a asseurer avoir
esté rendu à mes subjects la valeur de cent mil escuz, depuis que
vous estes par delà, sans qu’il ayt pu obtenir icy la moindre repa-
ration et satisfaction de chose qu’il ayt poursuivye, quelque juste
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LETTRES MISSIVES