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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/470

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C l158 LETTRES MISSIVES deur me mande que je puis asseurer le roy d’Angleterre, mon bon Frere, que le Pape qui est à present suivra l’exemple de la mode- ration et bienveillance du pape Clement VIII en son endroict, sans permettre qu’il soit usé d'aucunes voyes extraordinaires, soit par ses subjects catholiques ou autres qui despendront de Sa Saincteté, vou- lant luy donner toute occasion de bien esperer de sa bienveillance. De quoy Sa Saincteté a donné à mondict ambassadeur toutes sortes dïasseurances, jusques à luy avoir promis de n’escouteripoint Personius aux aH’aires qui le concerneront, et mesmes luy commander de slab- senter de Rome, comme avoit l’aict le dict pape Clement, y estant retourné depuis sa mort, quisont tous signes de la bonne volonté de i Sa Saincteté, que vous representorés de ma part au dict roy. Il est vray qu’ils se promettent à Rome que le dict roy embrassera à la fin la religion catholique, pour la haine qu’il porte aux Puretins, et que les lois dernieres qu’il a renouvellées contre les prebstres n’ont esté par luy laictes que pour mieux couvrir et executer son intention. Je ` sçay ce que vous m’en aves tousjours escript, et l’opinion que vous en avés, à laquelle je m’arreste plus qu’aux esperances de Rome.- Clest pourquoy je crains qu’à_ la nn. ceste douceur, de laquelle Sa Sainctete faict demonstration de vouloir user, se change en rigueur. Neantmoins je n’ay pas estimé debvoir oster aux uns l’esperance q‘u’ils ont conceue, et aux autres la patience et le contentement qu’ils peuvent attendre de leur dissimulation. Joinct que ce prince est d’un naturel si muable ` etsubject à se laisser emporter à ceux qui opiniastrent une chose auprés de luy, que l’on ne peut respondre ny parler asseurement de . ce qu’il fera àladvenir. Voyés comme il a enfin accordé a l’ambass, a— deur d’Espagne la levée de gens de guerre, de laquelle, au commen- cement, il laisoitdemonstration de le voulloir refuser. Tentends . qu'il y a presse aujourdhuy en sa cour à qui en sera, et que grand nombre de noblesse s’y engaigent. Ils abordent journellement en mon Boyaulme pour passer plus commodement en Flandres, et quelquefois osent descendre à la coste sans entrer dans les ports, pour passer plus seurement et secrettement ; mais j’ay commandé qu’il y soit pourveu,