DE HENRI IV. (175 i comme chef d’icelIe, il fault craindre qu’il se laisse persuader et porter avec le temps a favoriser les malicieux desseings des aultres. Et neant- moins, comme nous 'ne pouvons ny mesmes debvons entreprendre d’empescher l’ell’ect de ceste conjunction, il fault se contenter d‘ob— server ce qui sly advancera, et plus tost nous-mesmes y prendre place, aflin d’avoir, avec le temps, plus de credit et pouvoir de rompre les desseings des dicts lactieux. Ne monstres donc avoir jalousie de la dicte union, s’il advient que l’on vous en parle par delà, et m'adver- tissés soigneusement de ce que vous en apprendrés. Joinct que _i’ay quelque opinion que ceste proposition et poursuicte fera plus de bruit qu’elle n’engendrera d’eH’ects, à cause de la defliance et mauvaise in- telligence qui est entre les ministres lutheriens et calvinistes, et la nonchalance et loiblesse d’une grande partie des princes allemands, et pour le pouvoir que l’Empereur a et sa maison parmy eulx, et mesmes _avec le duc de Saxe, d’une partie des docteurs qui conseillent et gou- vernent les aultres. Je prie Dieu, Mons' de Beaumont, qu’il vous ayt i en sa saincte garde. ' HENRY. [1605.] — 13 JUILLET.- IV‘“". Orig. — Archives grand-ducales de Hesse-Cassel. Imprimé. — Correspondance de Henri IV avec Maurice le Savant, p. 236. A MON COUSIN LE LANDGBAVE DE HESSE. Mon Cousin, Depuis le partement d’icy du capitaine Widemarkre ; le bruit de l’union que vous pretendés faire] a esté espandu et publié partout diversement : les uns en appreliendent l’ell’ect, les aultres ont opinion que il s’esvanouira et que ceux qui s’en seront entremis rfen recueilleront aultre ifruict que d’avoir esté promoteurs d’un bon i œuvre, honorable et utile à leur patrie et à la cause commune. Ce qui sera neantmoins subi ect à estre interprete et receu selon les passions ‘ . ' landgrave travaillait à former une confédération des princes protestants d’Alle~ magne contre la maison d’Autriche. 60.
