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et interests de ceux qui en discourront et jugeront. De quoy devront se soucier bien peu les premiers, s'ils arrivent au but auquel ils as- pirent ; car, cela advenant, ils iouiront avec gloire de leur labeur. Mais aussy, si l’ouvrage avortoit et demetuoit imparfaict, ou reussissoit _ au rebour de leur desir, ils auroient occasion de regrester leurs peines et de craindre le reproche et la hayne des ennemys et envieux de leurs desseins. ` C’est pourquoy je dis, puisque vostre entreprise est descouverte (je dis vostre entreprise, parce que chacun vous en nomme fauteur, et vous attribue toutes les pratiques et diligences qui en sont faictes, et n’attendent d’aultre que de vous celles qui restent à faire)`, doncques, vous aimant comme je fais, je souhaite que vous en ayés bonne is- seue, et y contribueray de mon cosié les devoirs et offices d’un bon voisin, amy et allié, ainsi que j’ay dict au dit Wide1narkre. Ce que je ne puis vous celer, c’est que le duc de Bouillon s’attribue à luy seul la gloire de ceste entreprise, car il a mande aux eglises de ce Royaume qu’il a promis la dicte union et qu’il espere la conclure et asseurer, pour les fortifier et proteger contre quiconque voudra à fadvenir les attaquer. Les voulant engager, sinon en son crime, au _ moins en sa fortune, il tasche de leur persuader que le 1nalqu’il m’a donné occasion de luy vouloir ne procede pas de ses faultes, mais seulement de la hayne que je porte à sa religion et à ceux qui en font profession ; et sur cela les exhorte à s’unir, à leur conservation, à l’i- mitation des Allemands, leur promettant qu’elles ne manqueroient ' d’assistance, tant par son moyen, du costé d’Allemagne, que peut-estre d’Angleterre, où il espere faire que les dicts Allemands depeschent expres pour cest effect. Enfin il tente faire que les dictes eglises de _ mon Royaume facent provision d’une aultre protection et seureté que celle qu’ell.es doivent. attendre de moy, et sur cela, leur exalte et magnilie le grand credit et pouvoir qu’il a en la Germanie, et le sup- I port qu’elles en doivent attendre. Comme il persuade mes subjects de la Religion, pour se faire priser davantage, je ne doubte poinct aussy qu’il ne face valoir envers les dicts Allemands fauthorité et