Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/493

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DE HENRI IV. i 477 _ puissance qu’il leur dict avoir en ce Royaume à llendroit des dictes eglises et aultres, leur faisant accroire qu’il en peut disposer a son plaisir, et qu’ils prendront les armes quand il voudra. Qui sont choses qui, à bon droit, m’oHiensent, et que j’ay bien voulu vous faire sçavoir, ailin que vous scachies qu’il y a des esprits qui pretendent de s’ad- vantager de toutes choses au prejudice d’autruy. Neantmoins le dict duc de Bouillon n’a laissé d.e _me faire dire q u’il a promeu la susdicte union expres pour vous rallier tous avec moy contre la maison d’Aus— triche, et que, si je le veux croire et me prevalloir des moyens qu’il a de me servir en la Germanie, s’y fera une partie si forte et si puis- sante pour moy, que yen tireray grands advantages. Mon Cousin, ce _ sont là les jeux divers du dict due de Bouillon, lesquels, à la verite, me sont tres desagreables, et neantmoins me donnent peu de peine ; car je ne suis, graces à Dieu, `ignorant des cboses du monde ny du pouvoir que _j’ay de me garantir de telles ruses, et de bien et mal laire à quiconque me donneraoccasion de practiquer Yun ou l’autre. Mon ambassadeur residant en Suisse m’a escript vous avoir veu à . Basle et les bons propos que vous luy aves tenus, tant de l’aH’ection que vous me portés, de laquelle _i’ay toute iiance et asseurance, que sur le subject du voyage que vous aves faiet au dict pays. Mais _j’ay este bien esbaby de la demande que vous luy aves Iaicte touchant le s' de l\/Iontluet, pour scavoir s’il est vray que je me sois servy de luy pour executer un dessein sur le chasteau de Sedan, et faire practiquer le changement de la religion en la dicte ville, aux voyages que le dict s' de Montluet y a faicts par ma permission, car c’est la_plus grossiere imposture et supposition qu’il est possible d’inventer. Le dict s' de Montluet a son lils à Sedan, qui luy a servy de pretexte de faire les dicts voyages, par le moyen desquels s’estant de luy mesme entremis, comme tres aiiectionne à sa religion et desireux d’aider au dict duc en l’excusant du passe et m’asseurant de la volonte qu’il avoit de se rendre digne à l’advenir de ma bonne grace, je l’ay escouté benigne- ment et ay trouve bon qu'il retournast vers le dict duc pour luy re- presenter les occasions que _j'avois d’estre mal satisl’ait de luy, tant