Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/499

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DE HENRI IV. `(183 j’estimois utile et necessaire, et digne de la profession qu’il faisoit, faclmonestant encore de la faciliter et promouvoir autant qu’il luy seroit possible. Et m’ayant faict cognoistre que ceulx de son ordre se fieroient dillicilement aux dicts presbtres, pour en avoir esté circon- venus et abusez plusieurs fois, et avoir des fins du tout contraires aux leurs, je lui ay promis que je ne soustiendrois les aultres contre eux, . à Rome ny ailleurs, en nulle mauvaise cause ; que, pour le regard des Angloises quiavoient volonté d’estre religieuses et de se retirer en mon dict Royaulme, qu’il 11`estoit pas necessaire ny à propos de fonder et dresser pour cela un couvent à part expres pour elles, mais qifelles seroient receues aux dicts couvents des Carmelitaines et des Capu- chines, avecq les aultresf de quoy il s’est contenté et m'a remercié. Il a faict demonstration d’estre fort satisfaict de ma susdiete res- ' ponse, suivant laquelle vous vous gouvernerés envers ceulx du dict ’ ordre qui s’adresseront à vous ; et combien que ces gens—cy veulent b que je croye qu’ils esperent plus de moy que du roy d’Espagne, et par tant qu’ils se confieront cy-aprés en moy plus qu’en tous aultres, je ne Y doibs toutesfois pas croire qu’ils renoncent à la protection et assistance des aultres, recevans et attendans encore d’eulx les advantages qu’ils en tirent ; joinct que j’ay bien opinion que la patience que je leur_ - prescbe, et à laquelle ils veulent que je croye qu’ils sont disposez et resolus, leur esclaappera à la longue, soit par la violence du traicte- l ment que llon leur faict, ou par une legerete et inconstance naturelle . angloise. En tout cas, il fault se conduire avec eulx circonspectueuse- ment, et avoir tousjours devant les yeux, sur toutes choses, de ne desplaire au dict roy d’Angleterre et ne luy donner ombrage de nous. Car nous debvons croire que les Espagnols, comme ils sont rusez et malins, feront tout ce qu’ils pourront pour rejecter sur moy la jalousie de la protection des dicts catholicques, qui leur a este jusques à pre- sent imputée par les dicts Anglois, car je sçay asseurement que le conseil d’Espagne a deliberé de despargner aulcune invention et con- ception pour irriter le dict roy d’Angleterre contre moy, et l’inciter à i me faire la guerre et favoriser les factieux de mon Royaulme contre _ . ei.