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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/53

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i DE HENRI IV., [11 secretement les soldats qu’il leur faut, dont encore je veux devant scavoir le nombre, et les faire couler à la file aux lieux ou il fauldra qu’i ls s’embarquent, en leur distribuant quelque argent, pour se des- frayer par les chemins et passer la mer. La difficulté sera de trouver des soldats aflidez, qui ne le trompent poinct et n’emportent son ar- gent, à quoy le pourrés bien aider, et auray agreable que‘vous le faciés. 'Davantage, j’estime qu’il sera plus à propos qu’ils s’em— barquent à Dieppe qu’à Calais, d’autant qu’ils seront moins remar- quez et esclairez au premier lieu qulen llautre, à cause du voisinage du dict Calais. Toutesfois, comme le passage du dict Dieppe ne sera si commode, frequent et facile que llaultre, faictes avec le dict Ar- sens, si l’on s’aide de celuy de Calais, au moins que les soldats ne s’y acheminent et rencontrent en plus grand nombre ensemble que de six ou de dix au plus, et avec leurs espées seulement. En ce cas, il faudra que vous advertissiés le s' de Vic auparavant, aflin qu’il aide à couvrir le dict embarquement. ll faudra aussy que vous clonniés pareil advis au commandeur de Chastes pour Dieppe ; et aflin qu’ils adjoustent plus de foy à ce que vous leur manderés, soit par escript, ou de bouche par homme expres, jlescris à cbascun d’eux une i lettre en creance sur vous, que vous recevrés avec la presente, fermée à cachet volant, aflin que vous voyés ce qu’elles contiennent. Doncques, menagés ce faict avec le dict Arsens et les dicts gouverneurs, selon mon intention, et si dextrement que je sois servy utilement et a mon contentement ; A quoy jladjousteray que j’ay pensé que si nous fai- sions faire encore une monstre aux compagnies du regiment de mes gardes du nombre qu’a esté la derniere, qu’en tirant d’icelle les sol? dats que je veux mettre dedans la citadelle de Metz, suivant ma de- liberation, je pourrois conserver ceux qui en sortiront, les faisant entrer aux dictes compagnies en la place des aultres, sans leur parler d’aucun retranchement, sinon quand nous serons de retour a Paris, où je les licencieray, et pourray lors les faire bailler à vostre cousin de Bethune ou à quelqu’un de sa part qui les luy conduiront en Hol- lande.Par ce moyen, ils rempliront sa recreue facilement et de vieux LETTRES DE HENRI IV. —VI