Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/533

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contre le duc de Bouillon ; mais je n’ay pas deliberé de croire ces gens. Cest pourquoy je vous prie de donner ordre de vostre coste que ce que nous avons projette soit eflectué avec la diligence et chaleur que nous l’avons entrepris et commencé, et me venir trouver un jour devant que m’ le chancelier et ceux de mon conseil arrivent. J’en fais escrire autant au s" de Sillery, auquel vous ferés part de la presente.

J'ay commandé aussy deux ordonnances que vous recevrés avec la presente, l’une pour le voyage qu’a Iaict de Home a Paris le courrier Baptiste et pour son retour à Lyon seulement, n’ayant jugé à propos de le faire passer jusques à Rome ; car pourveu qu’il parte bien tost, il trouvera encore en la dicte ville de Lyon llordinaire, qui portera . ma response à la depesche pour laquelle il a esté envoyé. lay aussy commandé à Iambassadeur qu’il se garde bien doresnavant de nous envoyer plus des courriers expres. L’autre ordonnance est pour le courrier par lequel j’ay voulu envoyer au duc de Mantoue la resolution derniere du duc de Bar sur son mariage avec la princesse de Mantoue, lequel n’est party que de Lyon et n’a passé la dicte ville quand il est revenu ; ayant voulu en user ainsy, tant pour tenir plus secret le subject du dict voyage que pour faire moindre despense.


J’oubliois à vous dire que le dict de Foussat asseure qu’il n’a esté apporté d'Espagne que dix ou douze mil escuz, que le dict duc de Bouillon a faict dire à ceux auxquels ils ont esté departis qu’ils leur estoient baillez seulement pour leur donner moyen d’entretenir leurs amys et partisans, et qu’ils seroient pour leur regard gratifiez bien tost de plus grosses sommes, à quoy nous pourons avoir part si nous nous hastons ; car ils n’auront assez de temps pour le recevoir devant que nous soyons au pays, ou je suis tousjours d’opinion que nous nous facions suivre d’une chambre de grandsjours, alhn d’apprendre à ceux

Marguerite de Gonzague, fille de Vincent Ier, duc de Mantoue, et nièce de la reine Marie de Médicis, épousa en effet, l’année suivante, le duc de Bar, veuf de madame Catherine, sœur de Henri IV.