Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/55

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DE HENRI IV. LL3 armées joinctes à celles des ennemys qulils ont je sur les bras, aux- _ quels seuls à peine peuvent ils resister. Les dicts Espagnols font aussy tout ce qu’ils peuvent par l'entremise du Pape et par leurs propres ministres, pour me faire croire qu’ils veulentdemeurer en paix avec moy, encores qu’ils ne laissent pour cela de rechercher de saqrandir et advantager ai mon » prejudice par tous moyens qu’ils peuvent inventer. Mais il n’y a point d_e l consideration assez forte pour me faire faire, a l'endroit‘ du dict duc de Savoye ny aultre, aucun twice indigne de moy, comme seroit si je per- mettois à present au duc de Mayenne d'envoyer le comte de Sommerive son fls auprés dudict duc, soubs quelque pretexte que ce soit, et aprés rechercher en mariage sa isœur la Matildu, le dict duc se conduisant en mou endroict comme il faict. Je veux encore moins favoriser le dessein contre Àlhigny que a proposé le dict comte. ll me sera plus agreable, voire- facile, de obvier aux inconveniens qui me peuvent arriver de l'inimz'tié du dict duc, quelque advantage que les Hespagnols y ayent, que de dissimuler indiqnement avec les uns et les autres, soubs esperance d’en U tirer des aclvantages qui ne sont que imaginaires. Au moyen de quoy _j'ap— prouve le conseil que vous aves donné au dict comte de voir le dict duc pour sonder- ses intentions et m’en donner plus particuliere information, devant que ce pourparler de mariage cgmmence. Mais je ne suis pas d’ad- vis que le dict comte entreprenne le disposer a me faire excuse du faict de ` Geneve, ny qu’il luy en parle, s’il ne le trouve du tout disposé et re- solu de le faire ; car, sans doute, il croiroit que cela viendroitde moy ou de mes ministres : il en deviendroit plus orgueilleux et insolent. J’ay aussy plus dacquest de demourer avec luy aux termes auxquels nous sommes, que de m'engagerà user de courtoisie envers luy ou de mauvaise foy, comme il faict ; qui est un mestier que je ne sçay pas faire.F'aisons-le doncques parler et le voyons venir, suivant vostre advis, car nous_resoudrons mieux ` aprés ce qu'il conviendra faire. ', .l'ay considere la proposition du Beausseron touchant la Fargue ; j'es-, ` time que foccasion en sera passée, devant que vous receviés la pre-. sente. Toutesfois, à Yadventure pourra-elle renaistre. C'est pourquoy, i si ceste chose que vous cognoissiés pouvoit estre faite, je tiendray à 6. i