Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/56

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LETTRES MISSIVES


service tres agreable et utile qu'elle soit tentée, et suis content dîy em- ployerjusques à cinq ou six escuzl ; mais je voudrois que la marchandise nous fast adjagée en lieu seur. Dressés doncques la partie, et je vous pro- mets que vous serés remboursé à point nommé de l’argent que vous advance- rés pour un si bon cfectdjusques ai la susdicte somme, laquelle y sera bas- tante. Cependant il faut continuer de observer tous les pas que fera le comte de F uentés en gardant le lit (fentends tous ses preparatqïs et mouve- mens d’armes), aflin de m’en advertir. 4 ‘ Il est vray que la seureté pour le payement de la debte de mon cousin le comte de Soissons, fondée sur le depost —des bagues du duc ` ' de Savoye, estant conditionné comme il estoit par l’accord fait avec luy, 11`estoit pas grande ; toutestois clestoit quelque chose de plus que ce qui a esté fait jusqu’à present pour ce regard : tellement que mon dict cousin s’en estant contenté, a esté tres marry de quoy il ne suc- cede, et a eu opinion que vous pouviés, y employant vifvement mon credit envers la Republique, surmonter les dillicultez laictes par icelle. Toutesiois il se payera tousjours de raisons, et crois, s’il avoit son ar- gent, qu’il ne se souviendroit plus du passé ; mais les remises et del`- faictes dont on entretienttousjours son homme font cognoistre que l’on n’a pas grande volonté de le contenter et payer, et par tant qu’il en sera mauvais marchand, s'il n’use d’autre moyen que celuy duquel il . s’est servy jusqu°à present. Tattendois de ces Seigneurs une justice plus brielve et favorable pour mes subjects, que n’a esté celle du vaisseau provençal dont j'ay laict parler à leur ambassadeur par le s' de Villeroy, devant la recep- tion de vostre lettre du x11j° du mois passé 2, par laquelle j’ay sceu la R belle deputation qu’ils ont faicte, aprés une si longue poursuicte que a esté la vostre. Embrassés ceste cause et la lavorisés et Iortiliés de mon U nom, comme vous jugerés estre necessaire pour en avoir bonne is- seue ; si vous cognoissés que l’0n veuille encore tirer la chose à la .longue, ou nous desnier justice, mandés-moy ce qui vous semble que ‘ Il est probable qu'il Iaut lire cinq on ’ Cette lettre de M. de Fresne est im- siœ cens escuz. primée t. I, l. Il, p.'62 de ses Ambassades.