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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/631

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DE HENRI IV. 615 qu’avec bonne consideration, et desire que vostre sante aille tous- jours en augmentant, de sorte que le reste de vostre voyage vous soit aussy heureux comme le commencement en a esté favorable. J’ay veu ce que vous m’avés mande de finterruption du passage d’Avignon et ce qui s’est passé entre le vice-legat et vous, et approuve que vous en ayés usé de la facon que vous m’escrivés ; mais parce que je desire traicter les choses à l’amiable, pour le respect de Nostre Tres Sainct Pere le Pape, je vous prie, aprés la reception de la presente, faire dire au dict vice-legat que je trouve bon que le commerce soit rouvert comme il l’estoit auparavant, pourveu quil face de mesmes de son costé, à la charge qu’il ne sera rien innove en la ferme qui a esté bail— _ lée, suivant vostre commission, par le general Castellan, jusques à ce que le differend qui est entre nous soit vuidé au fonds. Ce pendant, allin d’en accelerer la decision, je vous prie donner ordre que les tre- soriers de France et les officiers de Nismes facent mettre en vos mains les tiltres qu’ils ont, qui peuvent eclaircir mes droicts et pre- - tentions au dict passage, pour me les faire tenir par la premiere com- modité, allin que les choses se terminant a l’amiable, l’on cognoisse que je desire conserver Nostre Sainct Pere le Pape et les siens en ce qui leur appartient justement. Je fais response par la voye du nonce de Sa Saincteté au dict vice—legat et au s" Frangipane, et mande à l’un et à l’autre que vous leur ferés entendre mon intention, ainsy que vous verres par la copie, qui sera cy-enclose, des lettres que je leur escris. Je seray bien aise de sçavoir que fexempt des gardes que j’ay en- voyé par delà soit entré dedans le chasteau de Lombets, en vertu de la commission que je luy avois faict expedier à ceste fin, ayant eu à plaisir d’entendre que toutes choses soient si tranquilles en mon pays de Languedoc que vous me mandés. Elles le sont aussy du costé de deçà; ayant resolu de faire baptiser mes enfans ceste sepmaine et en ce lieu, qui n’est, Dieu mercy, infecté de maladie contagieuse comme est ma ville de Paris, encore que le bruict, parmi les provinces esloi— gnées et les princes estrangers, en soit plus grand que l’efl’ect. Je loue