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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/654

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_ 638 LETTBES MISSIVES _ joy jusques à present, que à contraindre Sa Saincteté de s’en recher- ~ cher et user de toutes sortes de rigueurs contre eux, et par ce moyen non seulement justiffier son procedé, quel qu’il puisse estre, mais aussy se charger seuls du blasme et du reproche de tous les accidens et inconveniens publics et privez qui succederont de la continuation ' d’un divorce si important à la gloire et à l’Eglise de Dieu et à toute W la Chrestienté : employant ainsy des remedes qui, en eliect, aigrissent et irritent la playe, et doibvent la rendre incurable et mortelle, lors- qu’ils protestent et veulent que l’on croie qu’ils sont desplaisans d’i— celle, et qu'ils nlont autre volonté que de la guarir, et se tirer de l’incommodité qu’ils en reçoipvent, en conservant leur auctorité et liberté souveraine! Comme s’ils esperoient gagner beaucoup en for- çant ainsy la patience de Sa Saincteté, soubs pretexte d’abreger ce schisme! Mais je prevois qu’il en arrivera tout le contraire ; ca1 plus i les oflenses seront grandes, plus elles seront dilHciles'à reparer et terminer ; et ne faut pas que ces Seigneurs croient que les autres princes espousent leur querelle si librement et volontiers qu’ils feroient, si, au lieu d’embrasser les expediens qui leur seront proposez pour Papoincter, ils recherchent et practiquent ceux qui y sont contraires, en foulant aux pieds ou mesprisant tout à faict la dignité et auctorité ponctificale par toutes sortes d’actions, ce pendant qu’ils protestent _ l'l1onorer et se conserver en Yobeïssance du Sainct Siege. J e n’ay encore receu la response du Pape à la proposition derniere, que je vous ay escript luy avoir faict faire, pour obtenir la suspension des censures ; mais je n’en attends qu’un refus absolu, puisque ce Senat a passé si avant que vous m’avés escript (tant par votre susdicte lettre que par celle du xxx° du mois passé, que _j’ay receue le xv° du present par la voie de Flandres), combien que jusques à present elle m'ayt donné occasion de mieux esperer de sa volonté que vous ne le croyés ou voulés croire ou vous estes ; recognoissant, si le Pape a i à plaisir d’estre Hatté et confirmé en l’operation et execution de sa bulle, que ce Senat n’est moins jaloux du manifeste et des autres es- cripts qu’il a publiez, lesquels ont servy de couleur à Sa Saincteté