Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/655

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_ DE HENRI IV. 6-39 i du desny de la prolongation du premier delay ou de la gratification d’un second, que je luy avois demandé, ainsy qu’il adviendra encores de ce dernier decret des Jesuistes et des. autres nouveautez advancees par ce Senat, je puis dire sans necessite et par tant hors de saison. Or _j’ay veu et considere ce que vous leur aves remonstré, aprés avoir receu ma depesche du auf du mois passé, et la response que y a faicte ce prince, laquelle ne m’a' pleu et contente, comme a faict la demonstration de leur joye, sur l’advis que vous leur avés donne de la grace que Dieu m’a faicte et à la Royne ma femme, de nous avoir preservez du peril de la riviere, dont je demeure oblige à leur en sçavoir perpetuel gré, et par tant affectionner leur prosperité plus que jamais. Et c'est pourquoy, maintenant que jeles veoy en afflic- tion et affaires, je recherche sitcurieusement les moyens de les en tirer avec leur honneur et seurete, et suis meu de leur en parler si franchement que je fais, sans user de Batterie ny de desguisemens, car U mon_but est de leur estre utile, et non les circonvenir ou abuser. Vous dictes que la suspension des dictes censures a este souvent oll ferte par le cardinal Vicence et par autres, s’ils eussent voulu la de- ' mander, mais qu’ils l’ont tousjours rejettee, jugeans ne le pouvoir faire sans s’obliger, au bout du terme qui seroit prefige par icelle, à donner quelque contentement à Sa_ Saincteté sur quelques-uns des poincts portez par lexcommunication : chose qu’ils ne veulent faire en aucune sorte, et par tant qu’ils ne consentiront jaamais que leur nom y soit employé, mesmes avec le mien et en ma compagnie, quand mesmes je leur donnerois parolle qu’ils n’en seroient escon- duits. Je ne puis aucunement approuver ny louer un tel conseil, car c’est proprement couper la broche a tout accommodement que de commencer par une dureté fondee sur une consideration dont la consequence est tres legere et n’est pas necessaire. Enfin c'est plus- tostpoinctiller que se mettre a raison ny au debvoir de parvenir au i bien d’un accord digne de la prudence de ce Senat et du prince qui le regist, lequel a, par la response qu’il vous a faicte, monstre plus ' d’animosite contre la personne du Pape, qu’il n’a eu d’esgard a la