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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/668

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LETTRES MISSIVES


nation, et moins pour l’induire à rompre la paix qu’il a faicte avec le 1`0y d’Espagne et l’arcbiduc ( car je remets le tout à sa prudence), ny aussy pour me mesler de luy donner conseil, n’en ayant besoin, et ne me le demandant, mais seulement pour m’acquitter envers luy de la parfaicte amitié que je luy ay vouée, en luy representant ingenuement ce que je recognois, ressens et augure de tels malheureux attentats, 4 qui deviennent trop frequens et vulgaires, par la malice des hommes et par Tindulgence et bonté trop grande de ceux auxquels ils sont adressez, du nombre desquels j’advoue estre comme les autres et courir en cela une mesme carriere avec le dict roy mon frere ; nourry cle la mesme esperance de la continuation de la protection de Dieu, de laquelle il s’entretient et avons quasyr egalement senty les ellects jusques à present, et soutenu de l’entiere et ferme resolution de n’ob- mettre cependant à faire ce qui se doibt pour retrancher et diminuer les moyens, aux auteurs de semblables machinations, de les executer ; à quoy, comme je le recognois, la perseverance et mesme l’accroisse- ment de nostre amitié et bonne intelligence peuvent valoir et servir grandement. Vous l’asseurerés que j’en seray plus diligent et curieux observateur que jamais, me promettant le semblable de sa part. Et allin que le dict roy mon frere sçache que les dicts Espagnols et leur roy ne laissent tomber de leurs mains aucune occasion avec laquelle ils puissent nourrir et exciter toutes sortes de troubles et dissentions en la Chrestienté, vous luy ferés voir la copie de la lettre que le dict A roy d’Espagne a voulu escrire et faire presenter ces jours passez au Pape par son ambassadeur, sur le subject du dillerend qu’il a contre les Venitiens, par laquelle, en la luy delivrant, il prioit Sa Saincteté de trois choses : la premiere, de commander qu’à Rome et par tout l’Estat ecclésiastique il I’ust faict des feux de joie de la dicte lettre ; la seconde, qu’elle fust lue en plein consistoire et registrée pour me- moire, à la posterité, de la devotion de son roy envers le Sainct ` Siege ; et la troisiesme, que Sa Saincteté n’eust plus à escouter les propositions qui luy seroient faictes en mon nom, par mes serviteurs et ministres, P01l1` l’accorder avec les dicts Venitiens. A quoy Sa